La modernité a crée un culte du sexe et de nombreuses déclinaisons salaces, dès le plus jeune âge. Celui qui ne palpe pas une paire de seins ou celle qui ne tâte pas un pénis, dans son adolescence reçoit des moqueries, parfois blessantes. Ne pas faire l’amour semble un crime, inapproprié à la culture des plaisirs . . .
La connerie est partagée par chacun de nous. Certains sont plus contaminés que d’autres. Hormis quelques penseurs utopistes, personne ne fait attention à l’ânerie de la population. Pourtant, notre capacité à penser par nous même, à s’adapter aux situations et à voir au-delà de notre nez, sont des composantes essentielles de notre condition humaine. Elles devraient intervenir en premier chef. Malheureusement, les questions existentielles sur la férocité d’un orgasme et la taille de mon organe génial, passent devant.
Tout n’est que sexe !
Recentrons le débat. Ne pas connaitre d’aventures amoureuses, dépassant le cadre « on baise », avant sa vingtaine, arrive à de nombreuses personnes. En revanche, ne pas connaitre d’expériences sexuelles au même âge s’est considérablement raréfié. Les raisons sont innombrables : démocratisation d’images lascives à la télévision, dictature des plaisirs vils sur les jeunes générations (alcool, sexe), fierté de se prendre pour le tombeur de ses dames en ayant, soi-disant une gaule de cheval, prolifération de vêtements accroissant hormones et pulsions…
De surcroit, les amitiés à bénéfice(s) mutuel(s) se popularisent, engendrant une cascade orgasmique. Plus personne ne semble échapper au sexe. A l’école, dans la rue, sur Internet, tout n’est que sexe, sexe et sexe ! De fait, ne pas roucouler sous la couette semble une hérésie pour les adolescents et les jeunes hommes.
N’est-ce pas plus grave de coucher trop tôt ?
Faire l’amour relève de l’intimité la plus profonde. Si la conduite de certains s’approche de l’animalerie, la raison humaine implique, tout de même, un choix réfléchi avant de passer à l’acte. Ce moment tant attendu n’est pourtant que la suite logique d’événements amoureux (en théorie). Or, comme pour l’apprentissage d’une leçon, il n’existe pas de norme. Certains prendront plus de temps que d’autre, pensant que cette étape est significative dans leur accomplissement personnelle. C’est pourquoi il est ridicule d’avoir honte d’être puceau à un certain âge.
La vision du couple nécessite, a priori, de l’amour et du respect. Si les deux partenaires ne veulent pas brusques les choses, libre à eux. Même s’ils choisissent une abstinence, qui est à même de dire si cela est bien ou mal ? Ne devrait-on pas plutôt s’indigner devant les caïds du bac à sable, s’astiquant le poireau devant Youporn, pour faire le « grand », avant de sauter sur leur « meuf », car le sexe « c’est trop bon quoi » ? N’est-ce pas plus dangereux d’oublier les notions des premiers baisers, des premières tendresses, en négligeant totalement l’aspect fusionnel d’une relation sexuelle, au profil d’un clitoris ou d’un pénis criant famine ?
Etre puceau à 20 ans, ce n’est pas une maladie
La plupart de ces grands timides n’ont quasiment jamais connu de relation sentimentale. Qu’ils soient rassurent, ce n’est pas une fatalité.
Qu’importe les quolibets des écervelés, l’essentiel est ailleurs. Ces personnes ne doivent pas perdre espoir de trouver quelqu’un et d’assouvir, un jour, leurs fantasmes. Il n’existe aucune personne en ce bas monde, avec une bulle au-dessus de sa tête notée « puceau à vie ». Il faut s’autoriser à rêver, encore et encore, tout en reprenant confiance en soi. Les avis puérils ne doivent pas compter.
Faire l’amour reste un moment magique pour le couple concerné. Attendre un certain âge avant de connaitre l’extase n’est pas ridicule. Apprendre à gérer sa vie sociale, puis sentimentale, permettra de franchir les étapes petit à petit. En revanche, se recroqueviller dans son coin, s’imaginant que la Nature nous a condamné à périr seul est une hérésie. Comme de céder aux railleries de ses présumés amis ou connaissances, sur la « baise ». Ce serait renier les principes qui ont érigés votre existence. Vivez comme vous le souhaitez, en écoutant votre cœur, pas les imbécilités voisines ! Votre anatomie jubilera bientôt.
Romain Molina
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