En 2011, on a célébré environ 250 000 mariages en France puis vu s’arrêter un peu plus de 130 000 romances (source : INSEE). Vous verrez dans cet article que les sentiments ne sont pas des facteurs de ruptures alors que l’épanouissement personnel est mis en cause. Grâce à leur émancipation au milieu des années 70, les femmes aspirent au train de vie masculin, plus individualiste, et n’hésitent donc plus à tirer un trait sur la vie à deux. Comment ce comportement s’est il développé au fil des années ? Comment se fait-il ressentir aujourd’hui ? Les réponses dans cet article.
Avant l’émancipation de la femme…
Au début du 20ème siècle, les femmes étaient des mères-épouses. Elles devaient subvenir au besoin de leur mari, assurer le bon déroulement de la vie de famille et la pérenniser. Ainsi, on enseignait très tôt aux femmes la couture, l’art de la cuisine, quelques techniques de ménage mais on lui apprenait aussi à s’effacer en publique en présence de son conjoint. La femme avait donc plus un aspect pratique qu’humain. Elle était sous la tutelle de son mari et n’avait pas le droit de demander le divorce seule, il lui fallait l’accord de son conjoint.
De son côté, le mari continuait sa routine d’homme moderne : travail épanouissant, vie sociale palpitante, sports et loisirs divertissants. La femme, longtemps bridée au profit de son conjoint, a voulu se réaliser à son tour et a réussi à l’obtenir. En effet, pendant les guerres, les femmes ont réussi à prouver qu’elles pouvaient contribuer aussi bien à l’économie que les hommes, notamment en les remplaçant dans les usines puis dans les bureaux. Les années ont passé et de plus en plus de femmes se sont mises à travailler, chaque fois à des postes plus importants.
La femme est petit à petit devenue financièrement indépendante. Le grand virage a lieu au milieu des années 70, les françaises obtiennent le droit de demander seule le divorce, elles ne sont désormais plus obligées de passer par leur époux. Enfin, grâce à Simone Veil, elles ont accès à l’IVG et aux contraceptifs. La femme est donc sexuellement libérée, à l’image des hommes. Cependant, les femmes ont attendu encore quelques années avant de prendre totalement le contrôle des nouveaux pouvoirs qu’on leur avait assignés. Vous voulez savoir pourquoi ?
L’épanouissement personnel engage de plus en plus de divorces
L’indépendance financière et la libération sexuelle n’étaient que quelques batailles de la guerre que les féministes amorçaient contre les hommes. Elles se battent encore pour la parité, contre le harcèlement sexuel, les violences conjugales… Mais chaque petite victoire a gonflé la confiance des femmes qui se sont dès lors plus affirmées jusqu’à aujourd’hui où près de 75% des divorces sont demandés par des femmes. Il y a encore quelques années, le divorce était vu comme un échec aujourd’hui c’est un acte anodin, courant. La femme n’a plus honte de demander le divorce, bien au contraire, c’est une façon pour elle de s’affirmer, de prouver qu’elle peut être un homme en prenant cette décision. Et ce n’est pas uniquement en décidant de divorcer que la femme tend à ressembler aux hommes, mais aussi à travers tout le processus qui mène à ce choix.
Il y a deux schémas différents, dans un premier cas, la femme désire s’épanouir en dehors de sa vie de couple, au même titre que son époux. Ainsi, si sa vie de famille l’en empêche, elle jugera qu’il est temps de se détacher de cette vie de couple trop pesante. Elle arrive à un point où sa vie conjugale ne lui permet plus de se découvrir alors qu’il lui faut encore aller plus loin. Le « je » de la femme qui veut s’épanouir prime sur le « nous » d’un couple dans lequel elle étouffe et ne se reconnait pas. Dans un deuxième cas, les femmes vivent leur idylle, s’investissent beaucoup voire trop, lorsqu’elles se rendent compte que de l’autre côté du lit, leur conjoint n’a pas fait autant de sacrifices qu’elles. Elles se réveillent alors du déni et mettent un terme à leur rêve éveillé. On remarque que la femme demande le divorce à son propre profit.
Et l’amour dans tout ça ?
Récapitulons : les femmes demandent le divorce pour s’évader de leur vie de couple asphyxiante. Les sentiments causent moins souvent les ruptures puisque ces dernières sont motivées par l’autoréalisation de la femme. L’individualisme prime sur l’attachement, le comportement des femmes s’aligne une fois de plus sur celui des hommes. Toutefois les adultères restent considérés comme des fautes impardonnables et des failles dans la confiance qui remettent en question la vie conjugale puisque les victimes sont directement touchées au cœur.
Mais à part ce cas précis, les femmes demandent de moins en moins le divorce sous prétexte qu’elles n’aiment plus leur compagnon ou qu’elles ont été blessées. Elles n’attendent plus pour se détacher de leur moitié qui les a déçu, elles n’ont plus peur d’avancer seules. L’image du prince charmant se dissipe dans leurs têtes, les femmes croient désormais qu’il n’y a plus un seul et unique amour dans la vie et qu’elles peuvent à tout moment croiser un autre prince. Un prince qui peut être sera mieux que le premier et moins bien que le suivant. Ainsi, en demandant le divorce une femme fait aussi le choix de quitter un conjoint qui ne lui prêtait pas l’attention qu’elle méritait.
Mais alors, si les femmes arrivent à se détacher aussi facilement de l’être aimé, l’amour existe-t-il encore ? Le but de la femme est-il de prendre le pouvoir sur l’homme ? Ce phénomène vous effraie t-il ?
Armelle DE OLIVEIRA